-**- CONTRE NATURE -** -
Je les ai tous tués.
Mon corps est fatigué. Quand il y a deux mois il est venu, comme à chaque fois accompagné par ce grand mâle, géniteur de mes portées,
j'ai su.
J'ai su qu'à nouveau j'allais, contre mon gré, devoir donner cette si belle part de moi, puisée tout au fond de mes entrailles.
Je ne peux plus, j'ai mal. Je ne veux plus.
Je ne veux plus que ces bébés, ces Galguitos que je chéris, ces innocents à peine sevrés, me soient arrachés pour être vendus
au premier venu, sur un marché.
Que sont devenu tout ces petits à qui j'ai donné sans compter,
mes soins attentifs de Galga attendrie,
mon lait enrichi au meilleur du peu que j'avais en moi ?
Souffrent-ils la même misère que leur mère ?
La peur, la faim, la douleur...
Sans aucune tendresse ?
Ce matin, ils sont nés.
Comme leurs frères et soeurs avant eux, ils ont rampé, fumants, vers mes tétines gonflées. Dans un élan d'Amour désespéré,
j'ai commis le pire, je les ai sauvés.
Je les ai tous tués.
Maintenant l'homme va venir, j'espère qu'il ne me fera pas trop souffrir, j'ai déjà eu ma part, quand, à son tour, il va me délivrer.
(Source: Passion lévriers)
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