Les amis

Bonjour,

Voici la réponse à la question de Caro.
Je ne peux pas marcher longtemps, donc je ne sors pas seule, j’ai ma canne et je donne le bras à la personne qui m’accompagne. Ça me rassure, car ma hantise est de tomber, de me casser quelque chose et d’être hospitalisée. Bien sûr, mes voisins s’occuperaient des “enfants”, mais ils seraient seuls la nuit et ils n’en ont pas l’habitude.
Oui, j’ai des amis à deux pattes, leur nombre a augmenté progressivement.
Pendant longtemps, ma seule amie était une collègue de travail. Nous nous voyons d’ailleurs toujours.
Puis, en 1996, j’ai regardé les petites annonces au Franprix pour trouver un(e) Anglais(e) pour vérifier une traduction. Nous avons sympathisé. Ensuite, notre pédicure commun, originaire de l’île Maurice, parfaitement bilingue, qui aime mettre les gens en contact, nous a donné l’adresse d’une Américaine vivant aussi à Nogent. Nous nous sommes rencontrées et nous avons aussi sympathisé avec elle et son mari, un Français. Depuis, nous nous voyons ou nous nous téléphonons toutes les semaines. Je devrais parler parfaitement l’anglais, mais je suis paresseuse et elles parlent français avec moi. Mais je lis l’anglais.
Enfin, il y a 4 ans, mon voisin, de palier, un monsieur qui aura 84 ans cette année, a invité deux autres femmes de l’immeuble et moi à dîner. Jusque-là nous nous disions bonjour, c’est tout. Depuis, nous nous voyons tous les jours, fêtons nos anniversaires. L’an dernier, j’ai réuni les amis de l’immeuble et ceux du dehors pour mon anniversaire qui a eu lieu chez le voisin qui a un F3.
Il y a aussi mon aide-ménagère qui est devenue une amie.
Je vais vous dire quelques mots de mon voisin, car il a l’esprit très ouvert pour un homme de son âge. Il a toujours vécu à Nogent, il a fait partie de l’association des sauveteurs de la Marne où ils étaient toute une bande de copains qui s’entraidaient. Il a vécu 45 ans avec sa femme et est veuf depuis 15 ans.Tous ses amis sont morts et cette convivialité qu’il a connue lui manque. C’est pour cette raison qu’il a voulu recréer un cercle d’amis autour de lui.
C’est un auteur de BD autodidacte. Son principal album est l’adaptation d’un livre sur la Seconde Guerre mondiale qui est encore connu des passionnés d’aviation. Il a d’ailleurs dédicacé cet album l’an dernier au Bourget.
Il est toujours avide de s’instruire, bien que sa mémoire immédiate connaisse quelques défaillances. Le mot qu’il déteste: intolérance. Il aime les animaux. Lorsqu’il parle de son chien, Sampa, nommé ainsi à cause d’une chanson de Georges Chelon, il a les larmes aux yeux. Quelqu’un a empoisonné son chien et il a dû l’euthanasier lui-même. Il n’a jamais voulu avoir d’autre chien, ne voulant pas ressentir à nouveau la même douleur que pour la mort de Sampa.
Mes amis aiment les animaux. Mon amie anglaise a un chat roux, Moum, très intelligent qui veut s’instruire! Elle a appris qu’il assistait aux cours de l’école de l’autre côté de la rue! Ça l’inquiète, car elle a peur qu’il se fasse écraser en traversant.
Mon amie américaine a eu des chiens et a deux chattes maintenant: Sushi et Geisha. L’année dernière, il est arrivé une mésaventure à Sushi. Les voisins ont adopté un jeune labrador à la SPA et quand Sushi est sortie dans le jardin, il l’a poursuivie. Paniquée, elle a grimpé tout en haut de l’arbre de dix mètres qui est en face de chez elle. Les pompiers ne se dérangent plus pour ce genre d’intervention. Mon amie avait beau appeler Sushi, elle n’osait pas descendre. Elle est restée trois jours dans l’arbre, jusqu’à ce qu’on puisse joindre le jardinier qui avait une grande échelle et a pu récupérer la pauvre chatte affolée. Depuis, elle n’ose plus s’aventurer dans le jardin.
Une amie de l’immeuble a eu un chat qu’elle a dû faire piquer à cause de son taux d’urée. L’autre préfère les chiens, mais a perdu sa petite yorkshire qu’elle avait recueillie. La petite chienne, âgée et usée par des grossesses à répétition, a connu un an de bonheur avec elle.
Mon aide ménagère a une chatte, Fûtée, 17 ans, qu’elle emmène avec elle en vacances. Si elle doit s’absenter qu’une journée, elle la laisse seule, mais avec la radio en fond sonore, à manger à volonté, la lumière programmée et, si possible, quelqu’un pour venir la voir.
Je ne pars pas en vacances parce que je ne peux me déplacer, mais, même si j’étais en bonne santé, je n’irais pas. Je serais trop malheureuse sans mes “enfants”. Et ça ne me manque pas non plus.

Voilà en ce qui concerne les amis. Maintenant, question pour Françoise. Est-ce toi (ça me fait drôle de vous tutoyer) qui mettez les légendes au-dessus de l’avatar? Avant c’était Sphinx, maintenant c’est “langue pendue”. Je suppose que ça veut dire bavarde? Ça m’amuse, car pendant les réunions entre amis, je ne parle pas beaucoup. Je m’exprime mieux par écrit qu’oralement.

On va voir la vie en rose en 2007. Il sont trop mignons, ces nouveaux chatons!
Amicalement.
Marcelle








:aa5:

Bonsoir Marcelle,

Je suis comme toi, je m'exprime mieux à l'écrit qu'à l'oral. C'est mon côté timidité mais je fais des progrès.

C'est super que tu sois entourée d'amies et d'amis qui ont surtout les mm passions que toi et réciproquement.

Tu transmettras mes amitiés à ton cher voisin. Mon grand-père paternel qui est décédé en 1999 à l'âge de 81 ans a été jeune soldat pendant la 2è guerre mondiale.
Mais il n'en parlait jamais.
Pareil, il aimait les animaux (il avait une minette noire et blanche, Miquette), la tolérance ; c'était un homme bon qui n'a jamais critiqué personne.
Ma grand-mère est toujours là, elle a 88 ans et vit encore dans son appartement.
J'ai une magnifique histoire vraie qui s'est passée durant la 2è guerre mondiale et qui a été rapporté à un journaliste et celui-ci a fait un article il y a seulement qques années.
Je ne me souviens hélas pas de tous les détails mais ça concernait le frère de ma grand-mère. Il faudra que je lui redemande la coupure de presse.

En parlant d'anglais, mon fils va faire son 1er voyage scolaire en Angleterre en juin 2007. Il n'est pas enchanté du tout. Ils vont à Oxford et logent chez l'habitant par petit groupe de 2 ou 3. Ils prennent le ferry.
Pour tout avouer, mon mari et moi ne sommes pas très enjoués mais on ne le lui dit pas. Au contraire, on lui dit qu'il va visiter de très beaux endroits et il va pouvoir ainsi renforcer son anglais.
L'Angleterre, c'est toute une Histoire.

Bisous à tous
Caro.

PS: je n'avais pas remarqué les petits codes : maine coon etc. Ce sont des échelons ?


:gato9: :trcat5:

Bonjour Caro,

Oui, demande la coupure de presse à ta grand-mère, ce sera intéressant.

Pour l'Angleterre, l'inconvénient, si les enfants logent à 2 ou 3, c'est qu'ils parleront français entre eux. Ne t'inquiète pas, ça se passera bien.
Le petit-fils de mon voisin, qui a 18 ans, n'était pas enchanté non plus d'aller faire un stage, d'autant plus que c'était en Ecosse. Il lui a fallu faire un gros effort de compréhension à cause de l'accent écossais, mais il en est revenu enchanté.
Amicalement.
Marcelle
:;cheer:

Oui Marcelle les codes sont des rangs attribués aux membres du forum en fonction du nombre de messages postés:
Nouveau 1 à 9 messages
Sphynx 10 à 51
Maine Coon 52 à 99
Chartreux 100 à 149
Persan 150 à 199
Gouttière 200 à 299
Siamois 300 à 999
Intarissable 1000 et plus

Caro ton fils a de la chance de partir en Angleterre, à Oxford qui plus est mais à son âge c'est encore un peu jeune pour vraiment apprécier.J'ai visité Oxford et c'est une très jolie ville dans laquelle on se croit revenu plusieurs siècles en arrière.Je ne suis pas allée en Angleterre depuis longtemps mais c'est un pays proche et cependant très dépaysant de par ses traditions, sa cuisine, sa monnaie (Même si le système monétaire est moins compliqué qu'autrefois puisqu'il est décimal depuis plusieurs années).

Bonjour Marcelle,

J'ai téléphoné à ma petite grand-mère pour lui demander si elle a toujours cette coupure de presse. Elle m'a dit oui mais ne sais plus où donc elle va la rechercher. En attendant, elle m'a raconté l'histoire mais je n'ai pas la date exacte de cet évènement ni le nom de cet homme.

Ma grand-mère et sa famille sont originaires de Savigny-le-Sec. Ses parents tenaient une ferme. La mère est décédée alors que ma grand-mère était très jeune et le père qques années après.

Durant la 2è guerre mondiale, des allemands ont amené dans le bois de Norges 3 résistants pour les fusiller. Ils les fusillent et s'en vont, les laissant là. Une dame passe près de cet endroit et entend des gémissements. Elle s'approche et voit un homme étendu, blessé gravement mais vivant. Les 2 autres hommes sont morts. Vite, elle se rend au village et va voir le frère de ma grand-mère, Dédé. Elle lui explique ce qu'il se passe et Dédé, avec l'aide de voisins prennent le tombereau pour aller chercher cet homme. Ils le ramènent à la ferme et l'étendent sur la table en bois de la cuisine. Dédé appelle le Dr et celui-ci procure les 1ers soins àu blessé mais il est urgent de l'emmener à l'hôpital. Le Dr fait une lettre et cet homme est transporté à l'hôpital.
La directrice de l'hôpital leur a dit que si les allemands se renseignaient si un blessé avait été amené à l'hôpital, il faudrait qu'ils lui passent sur le corps pour qu'elle avoue. Aucun allemand n'est venu. Cet homme a été soigné et est resté handicapé. Tous ont été conscients des risques qu'ils ont pris pour sauver cet homme ; ils risquaient eux aussi d'être fusillés ainsi que les familles. Dédé disait qu'il a fait son devoir et ne voulait surtout pas qu'on lui dise que c'était un héros.
Des années plus tard, cet homme et Dédé se sont retrouvés et cette personne touchait symboliquement cette table de ferme sur laquelle il a reçu les 1ers soins et n'a cessé de remercier ceux qui lui ont sauvé la vie ce jour.

Dédé et cette personne sont décédés. Il me semble que c'est soit le fils ou le petit-fils de cet homme qui a parlé de cette histoire à un journaliste pour en faire un hommage.

Moi, je n'avais jamais su cette histoire avant cet article de presse.

Bisous à tous
Caro.



:;friend;:

Oh, si Caro, Dédé est bien un héros, ainsi que tous les gens qui ont contribué à sauver cet homme.
En temps de guerre, les vrais héros sont ces milliers d’anonymes qui, malgré les risques encourus, aident leur prochain. Ce ne sont pas les généraux qui ont tous les honneurs et qui se contentent d’envoyer les gens au casse-pipe.

Marcelle

Bonjour à tous,

alors ma petite grand-mère vient de m'envoyer la coupure de presse retraçant cette historique journée du 19 août 1944. Ma grand-mère est la soeur d'André Frochot.

Le 19 août 1944, Marcel Béninger, Yves Barbier, Claude Leguyader et Jean Rochet ont été fusillés par la gestapo dans le bois de Norges (21).
Marcel B. avait 41 ans.
Yves B. avait 51 ans.
Claude L. avait 16 ans. Il était le secrétaire des Jeunesses communistes de Bourgogne/Franche-Comté.
Jean R. : 25 ans. Il avait été chargé d'aller fonder un maquis dans le Val de Saône. Recherché par les services allemands, il est arrêté à Dijon en juillet 44.

Tous les 4, attachés avec des menottes deux par deux, ils sont conduits sur la route d'Is-sur-Tille jusqu'au bois de Norges. Des quatre résistants, seul Jean Rochet va en réchapper. Touché par 4 balles, il parvient à feindre la mort et tient jusqu'au secours organisé par les habitants de Savigny-le-Sec en particulier par la famille Frochot.

En mémoire du massacre de Norges-la-Ville du 19 août 1944, une commémoration a eu lieu pour le 60è anniversaire, ce jeudi 19 août 2004.

C'est en présence d'une trentaine d'autres familles des combattants que Jean-Michel Rochet, le fils de Jean Rochet a organisé cette cérémonie. Ensuite la cérémonie s'est poursuivie à la ferme Frochot dans le village de Savigny-le-Sec. Dans la cuisine, la table sur laquelle Jean Rochet a reçu les 1ers soins, a été soigneusement conservée : "celle-là, mon père n'a jamais voulu s'en débarrasser!" s'exclame le fils d'André Frochot.


Et des histoires comme celles-ci, il y en a eu.