L'ourse Franska qui est morte après avoir été heurtée par 2 véhicules le 9 août dernier, a été autopsiée par l'école vétérinaire de Toulouse. Si jusqu'à présent la thèse de l'accident prévalait, le résultat de l'autopsie amène à se poser des questions et va certainement remettre en cause ce qui semblait jusqu'alors évident.
En effet, plusieurs dizaines de plombs ont été retrouvés dans le corps de l'ourse lors de son autopsie. Même si, selon un communiqué de plusieurs associations, ces plombs ne seraient pas la cause directe de la mort, l'ourse était blessée. Etait-elle traquée, a-t-elle été volontairement rabattue vers la nationale, autant de questions auxquelles les enquêteurs vont devoir répondre...
Pour les associations Férus, Pays de l'ours - Adet et WWF, la coupe est pleine, et "Après les insultes, les pressions, les menaces, les manifestations violentes, le saccage de la mairie d'Arbas, les agressions, le miel contenant du verre pilé, les battues illégales en plein été, voici maintenant les coups de fusil !?", ces organismes considèrent à juste titre que cela suffit. Il est vrai que depuis l'adoption du plan de réintroduction de 5 ours dans les Pyrénées en 2006, les opposants aux ours ont défié à plusieurs reprises la loi et ce en quasi impunité.
Aussi ces associations s'interrogent "Est-il admissible que dans un état de droit une minorité cherche à détruire par la violence ce qui a été démocratiquement décidé ?" avant de demander "...le remplacement automatique par deux individus de tout ours retrouvé mort suite à des actions illégales d’opposants".
La position des différents gouvernements qui se sont succédés sur le dossier à toujours été mi-chèvre mi-choux, en tentant le grand écart entre les pro et les anti-ours. Ce gouvernement rompra t-il cette attitude, la question est posée et les premiers éléments de réponse ne devraient pas tarder à arriver avec la réaction à venir du ministère de l'écologie sur les plombs présents dans le corps de l'ourse Franska.
Une absence de fermeté envers les anti-ours serait à n'en pas douter désastreuse pour la population restante. D'autre part, reculer sur ce dossier emblématique sous la pression de quelques opposants violents, constituerait un précédent pour le gouvernement actuel, lequel met en avant régulièrement son souhait de fermeté envers tous les contrevenants à la loi. Enfin, alors que le Grenelle de l'environnement est en préparation, si la France venait à renoncer à imposer les conditions nécessaires au maintien d'un des animaux phares de son histoire, cela ne serait assurément pas de bonne augure pour l'avenir, et ce malgré les beaux discours.
Pascal Farcy
Ecoeurant ...
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