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Sujet: Die tote Stadt(la ville morte) Dim 15 Nov - 10:35
L’étrange traversée d’un univers mental
Une femme morte, une ville morte, Die Tote Stadt n’est pas du cinéma et reste son œuvre maîtresse : c’est le roman du poète symboliste belge Georges Rodenbach, Bruges la Morte, qui lui inspira cette étrange traversée de l’univers mental d’un homme qui ne sait plus où s’arrête le réel et où commence le fantastique. Du rêve au cauchemar, Paul, le veuf inconsolé de Marie, voue un culte absolu à sa mémoire. Il s’est installé à Bruges car cette ville en deuil porte les traces de leur amour. Mais voici que survient Marietta, artiste d’un cirque ambulant de passage qui ressemble à s’y méprendre à la bien-aimée. Paul alors se laisse happer par un labyrinthe schizophrène où ses désirs et ses pulsions prennent corps dans l’imaginaire de ses nuits. De l’étreinte au meurtre, autant de dérives qui n’auront existé que dans la morbidité de ses fantasmes.
De ce matériau immatériel, Korngold a tiré une musique qui envoûte sur des modes où l’on retrouve les signes et les sons de ces années 20 du dernier siècle, les empreintes inévitables de Wagner et surtout celles plus proches et plus présentes de Richard Strauss, ou encore, en trois temps, celles des valses mélancolique d’un Franz Lehar. Il tourne le dos au sérialisme, fait exploser les paroxysmes et les fulgurances qui traversent un cerveau malade. C’est enivrant comme un tour dans un manège pris de folie.
En 2001 l’opéra National du Rhin fut le premier à redécouvrir cette œuvre majeure qui fit escale au Châtelet de Paris dans une version où une Bruges meurtrie, peuplée de figures à la James Ensor était reliée aux chimères d’un rêve américain fait de néons et de toc. Willy Decker ne s’embarrasse pas de références flamandes, sa conception est essentiellement centrée sur le voyage intime et paranoïaque du personnage principal.
Nombre de messages : 3423 Age : 79 Localisation : Fontenay-sous-Bois Emploi : retraitée Loisirs : mes chats, lecture, cinéma, mots croisés Date d'inscription : 04/12/2006
Sujet: Re: Die tote Stadt(la ville morte) Dim 15 Nov - 13:00
Je n'arrive pas à apprécier l'opéra, mais j'ai lu "Bruges la morte". J'aime beaucoup le fantastique et la Belgique compte beaucoup d'écrivains, de peintres et quelques cinéastes fantastiques.
Citation :
Le développement d'une littérature fantastique particulière en Belgique au XXs est une chose curieuse, mais indiscutable. Il est d'autant plus important de l'évoquer, que le fantastique joue un rôle central dans la littérature belge en général. Le fantastique belge naît du symbolisme et du réalisme à la fin du xixe8. Le symbolisme crée une atmosphère propice à l'intrusion du surnaturel, que ce soit par l'allégorie, la féérie, ou son caractère allusif. L'œuvre majeure de ce courant est Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach (1892). A côté du symbolisme se développe un courant réaliste et rustique, dont le principal représentant est Georges Eekhoud. Marquée par un réalisme de l'outrance et de l'hyperbole9, son œuvre laisse apparaître un recueil majeur, Cycles patibulaires (1892)
Deux écrivains ont contribué à apporter au fantastique belge sa maturité : Franz Hellens et Jean Ray. Le premier, alternant entre symbolisme et réalisme, s'est illustré dans un genre que l'on qualifie parfois de « réalisme magique ». Ses ouvrages principaux sont Nocturnal (1919) et Les réalités fantastiques (1923). Le second est certainement le plus connu de tous. Jean Ray est un réel novateur de la littérature du surnaturel au xxe. Il a la particularité d'avoir considéré le genre fantastique comme une totalité, et s'y est consacré de manière exclusive. Il est l'auteur d'un fantastique débridé dont la plus grande réussite est Malpertuis (1943).
Enfin, Michel de Ghelderode, en marge de son imposante œuvre théâtrale, a également écrit Sortilèges (1945), un recueil de nouvelles fantastiques tenu pour une référence du genre.
J'ai découvert beaucoup d'écrivains fantastiques belges dans la défunte collection Marabout et d'autres dans le livre de Jean-Baptiste Baronian : "Panorama de la littérature fantastique de langue française".
Maggy Siamois intarissable
Nombre de messages : 948 Age : 77 Localisation : Marseille Emploi : retraitée Loisirs : les chats ! jeux vidéos, Web, lecture Date d'inscription : 01/02/2005
Sujet: Re: Die tote Stadt(la ville morte) Lun 16 Nov - 13:09
Jean Ray... Je connais la collection Marabout !
René Magritte, Paul Delvaux et j'en passe, j'ai beaucoup d'amis belges...
Nombre de messages : 3423 Age : 79 Localisation : Fontenay-sous-Bois Emploi : retraitée Loisirs : mes chats, lecture, cinéma, mots croisés Date d'inscription : 04/12/2006
Sujet: Re: Die tote Stadt(la ville morte) Lun 16 Nov - 19:21